Category: Livres,Romans et littérature,Littérature anglaise
La Face cachée du soleil Details
(Texte provisoire) (Texte provisoire) " Avec Cocaine Nights (précédemment paru sous le titre La Face cachée du soleil), Ballard s'en prend avec une férocité peu commune à un aspect méconnu de notre civilisation essouflée. Estralla del Mar est une enclace touristique proche de Marbella, une sorte de paradis imaginé par des promoteurs à l'intention de riches retraités. Charles Prentice, le narrateur, grand reporter blasé, vient d'apprendre avec stupeur que son jeune frère est accusé d'avoir incendié la villa d'un richissime producteur de cinéma. Dans les ruines fumantes de la " maison Hollinger " ont en effet été retrouvés les cadavres de cinq personnes, le couple Hollinger, leur secrétaire, une jeune bonne suédoise et leur nièce, Anne, morte une seringue à la main. Ballard a tôt fait de transformer ce décor en une sorte de Cluedo fantasmatique soumis à une méthode d'investigation radicalement différente de celle d'Agatha Christie. Au travers d'un examen sarcastique de la faune d'Estrella del Mar - psychiatres libidineux, gigolos et maîtres-nageurs écervelés, ménagères cocaïnomanes, etc. - il traque les signes d'une décadence patente. Mais il entraîne aussi son lecteur par les sentiers d'une exploration métaphysique du vice et de ses diverses représentations. A commencer par une cassette vidéo pornographique amateur qui montre les images pathétiques d'un viol. " (François Rivière - Libération) Empruntant au roman noir, le livre par lequel J.G. Ballard invente un nouveau type de " critique sociale ", après le bref roman Sauvagerie et avant le best-seller international Super-Cannes (qui reparaît en même temps dans la collection Souple). Par l'auteur de Crash ! et Empire du Soleil (adaptés au cinéma par David Cronenberg et Steven Spielberg).
Reviews
Le décor de ce roman est une de ces "gated communities", cités post-utopiques vouées non au travail mais aux loisirs d'Occidentaux aisés et inactifs, qui couvraient déjà à la parution de ce roman, il y a maintenant plus de vingt ans, la Costa del Sol espagnole, comme elles festonnent les littoraux balnéaires de Miami, de Cancun ou de Thaïlande --entre autres.Ce qui distingue Estrella del Mar, c'est sa vie sociale et culturelle --là où les autres cités d'une blancheur d'os n'hébergent qu'une mortelle attente, vautrée devant la télévision satellite à l'abri des volets clos, on y entend tout un bruissement d'activités artistiques, culturelles et sportives, mens sane in corpore sano. Et aussi, dominant cette parodie athénienne, les ruines de la maison Hollinger, incendiée un soir de fête qui a réuni presque tous les habitants et où ont péri cinq personnes, un brasier criminel dont le frère du narrateur s'est lui-même accusé, contre toute logique.Même s'il n'atteint pas le niveau de sa "Trilogie de Béton", ce roman de Ballard offre une belle étude de m?urs ; le thème policier à la "Mort sur le Nil" n'est pourtant que l'arbre qui cache la forêt d'une théorie selon laquelle ce n'est que dans l'adversité qu'une communauté se structure et parvient à vivre : comme si la créativité, l'énergie, la libido même, n'étaient que la contrepartie de l'activité de l'équivalent social d'un système immunitaire, répondant éventuellement à une criminalité envisagée comme un vaccin?
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